Pour fêter le baptême de Clovis, nous avons dîné à l'Arôme.

Nous y avions réservé le salon privatif, situé au sous-sol, entre le bar et la cave à vin. La salle était agréable et nous n'avons pas été trop dérangés durant notre repas. Surtout, cela permettait à Clovis de s'agiter sans scrupule.

L'Arôme

Nous avons commandé une bouteille de Billecart Salmon rosé pour s'ouvrir l'appétit ; on nous a servi à chacun une petit bouchée apéritive.

Comme amuse-bouche, nous fut proposé un beignet de gambas avec sa nage émulsionnée de têtes de gambas.

Crevette

Cette entrée en matière était très bien : ludique, jouant sur les textures et bien relevée.

Comme première entrée, nous avons dégusté un cannelloni de crabe breton totalement émietté dans du radis daikon sur une gelée de pamplemousse rose. Pour l'accompagner, nous fut servi un très bon Jurançon sec.

Crabe

L'assiette est très belle, composée avec minutie. En bouche, c'est un peu moins réussi et le goût de crabe paraît trop masqué par l'agrume.

Vint ensuite l'heure de la pause des grands pour laisser le petit se nourrir. Bravo au chef : le chauffage du biberon au bain-marie était impeccable et Clovis a pu déguster son lait à température idéale.

La deuxième entrée fit ensuite son apparition : une burrata de chez Dubois, tomates de collection, le tout fumé au bois de hêtre. L'arrivée du plat fait son effet, avec le déclochage et la libération de fumée. On nous sert avec un bon Condrieu.

Burrata

Le plat est simple mais fait mouche : l'assaisonnement est impeccable, le fumé est subtilement présent sans masquer les saveurs des tomates et du fromage frais.

C'est un plat terre-mer qui nous fut ensuite proposé : un filet de rouget avec du jambon iberico pata negra sur des haricots de Paimpol, émulsion douce de basilic. Un vin rouge l'accompagne : un Marsannay.

Rouget

Le rouget et le jambon, ça marche très bien ; en plus, le vin, sur les fruits noirs et les épices, embellit la dégustation. En revanche, les haricots de Paimpol, aussi bons soient-ils, plombent l'équilibre de l'ensemble.

Comme viande, nous fut ensuite servi un porc caramélisé avec ses petites carottes, avec un verre de Crozes Ermitage.

Porc

Le plat n'est pas mauvais mais on pouvait s'attendre à mieux dans un restaurant étoilé. Certes, la caramélisation est très bien réussie et la cuisson de chaque variété de carotte est bonne, mais il manque une petite étincelle.

On nous a ensuite amené du fromage de chez Quatrehomme à l'assiette : Saint-Nectaire, Livarot et une tomme. Un Chassagne-Montrachet fut servi pour l'accompagner.

Le dessert succéda au fromage : un soufflé chaud à la pistache de Sicile et son sorbet au fromage blanc, coulis de fraises, avec un verre de Moscato di Noto.

Soufflé

Techniquement, c'est encore une fois réussi mais ça manque toujours d'un peu de folie. En revanche, le vin est très bon : il a de superbes reflets dorés, est liquoreux sans excès et sans sucre trop envahissant, et s'avère très aromatique.

Deux petites mignardises plus tard, le dîner s'achevait.

En conclusion, la gambas et la burrata nous ont beaucoup plus tandis que les autres plats se sont révélés moins convaincants. En revanche, les vins étaient très bons et bien accordés. Même si nous n'étions que six adultes, l'intimité du salon fut appréciable, surtout avec un bébé.

Quoi qu'il en soit, nous avons passé une excellente soirée avec Chrystel, Guillaume, Annie et Alain. Et le petit Clovis semblait ravi aussi.